« La Fête de la Saint Louis » : la violence du soleil, l’éclat de la lumière, la beauté et l’élégance des jouteurs, les lances pointées vers le ciel, les pavois martyrisés par les coups, le défilé, la foule agglutinée sur les quais pour rendre hommage à ses jouteurs sétois, palavasiens, frontignanais, mezois ou agathois, tous unis dans leur volonté de gagner par leur adresse et leur courage.
Et puis « l’accent qui se promène »…
Pour représenter ce jour unique :
Délicatement traitée dans les tons pastels, sur une mer bleutée, sous un ciel rosé, des « jouteurs » avinés, l’air idiot, débraillés, coiffés de la perruque d’Agnès Varda. L’un porte un chat noir (!!) dans les bras, un autre est surmonté d’une mouette posée sur sa coiffe. Sur la tintaine, l’un des jouteurs tient une lance d’opérette dépourvue du dangereux trident et de la marque fatidique du dépassement de la garde.
Pour compléter le tableau, en fond, s’élève la ville, masse informe, lourde, noire (bretonne ?), loin des couleurs lumineuses et méditerranéenne de notre port si délicieusement italien.
Des affiches, les sétois en ont vu passer : des belles, des très belles, des incompréhensibles, des trop obscures, des trop claires, etc. Mais toutes reflétaient cette joie, ce bonheur des retrouvailles, cette fraternité méridionale et saluaient par avance le vainqueur dans un soupir de bonheur. Toutes exprimaient les remerciements d’une ville massée sur les gradins, sur les balcons, sur les bateaux, et qui se réjouit, de génération en génération.
Sissi Vicomtesse